Chronique 1

Publié le par Floffy Hug

Il est de retour. Les chevaux approchent. Le bruyant fracas des sabots battant le pavé résonne dans ma poitrine. Les derniers paysans se hâtent sur la place principale. Le voilà. Descendant de son puissant carrosse, vêtu de son long manteau en plumes de corbeau, à l'image de sa cruauté. Seigneur Charles. Le tyran du bourg d'Artignac. Mes parents ont réuni le quart de nos récoltes en guise d'impôt. A chaque collecte, les plus pauvres du village sont envoyés au bagne, tous ne reviennent pas. Il nous conte alors sa phrase la plus célèbre : "C'est comme ça que j'en élimine 750 d'un coup", de son air le plus hautin et le plus sinistre.

Les villageois lui ont bâti une estrade de fortune pour son fameux discours mensuel, inchangé depuis des décennies : "Villageois d'Artignac. Ici régit ma toute puissance accordée par le divin. Soumettez-vous ou redoutez ma fureur ! Je suis propriétaire de vos existences, vous me devez tout ! Mais indulgent que je suis je vous permet d jouir de votre droit de garder une généreuse partie de vos récoltes. A présent saluez votre maître et rendez lui ce qui lui revient."

Ses sbires fondent sur nous, sortant arbalètes et épées avec une violence inouïe, n'épargnant personne. Une pauvre vieille femme est battue sous nos yeux, un petit garçon est piétiné dans le chaos général, je me précipite vers lui mais un chevalier noir me retient, m'assenant un coup si violent que je m'abandonne aux ténèbres.

J'émerge dans le calme paisible de ma chambre, une serviette humide sur mon front. Je me lève et j'aperçois mon corps frêle se refléter dans la glace. Mon visage est marqué d'un hématome près de la tempe . Ma mère fait irruption dans ma chambre :

_Bertille tu devrai retourner au lit, avec ce coup , je n'ai pas envie que tu ai une migraine.

_Merci maman mais tous va bien !

Je m'habille, dans l'intention d'aller travailler mais maman m'en empêche et me force à retourner me reposer.

Je lui fais plaisir et retourne au lit. Une trentaine de minutes plus tard je passe par la fenêtre de ma chambre pour ne pas tombée sur ma mère et me dirige vers les écuries.

En arrivant je remarque qu'il nous manque un cheval. Sans doute emmener par les chevaliers noirs du Seigneur Charles.

_Bertille !

_Ulysse ! Tu vas bien ?

_Je te retourne la question, tu as une sale tête, il ne t'a pas épargnée ce fils de fumier !

_ça se voit beaucoup alors...

_On ne voit que ça !

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